Provence première région touristique de France

La Provence, la région touristique la plus populaire de France

Depuis que le livre de Peter Mayle « Une année en Provence » est entré dans la liste des best-sellers internationaux, la Provence, région du sud-est de la France continentale, exerce une fascination particulière sur les voyageurs du monde entier ; mais suggérer que Mayle a en quelque sorte « découvert » ou même « redécouvert » la Provence, et l’a remise sur la carte, serait une grave surestimation de ce livre.

Le livre et la série télévisée qui ont suivi n’ont fait que dépeindre, de manière fantaisiste, la vie d’un village français qui aurait pu, à bien des égards, se trouver dans pratiquement n’importe quelle région de France. Quant à la Provence, elle a toujours été très présente sur la carte.

Si certaines des icônes emblématiques de la Provence – les champs de lavande ou le Mont Saint Vincent si souvent peints par Cézanne – sont ou semblent spécifiquement attachées à cette région, d’autres, comme les oliviers, la côte rocheuse sèche avec ses pins rabougris odorants, l’air du soir rempli du chi-chi-chi de mille grillons, et même les villages et les vignobles, sont en fait des traits qui caractérisent de grandes étendues de la côte méditerranéenne et de son arrière-pays, tant en France que dans d’autres pays.

Qu’est-ce qui distingue donc la Provence des autres et lui donne cette stature particulière qu’elle semble avoir non seulement pour les étrangers, mais aussi pour beaucoup de Français eux-mêmes ?

L’histoire de la Provence – Au commencement

Au cœur de la Provence historique : Cliquez ici pour visualiser sur une carte Au commencement était la Provence. Bien avant que la France n’existe, vers 600 avant J.-C., les Phocéens, des Grecs de la ville de Phocaea en Asie Mineure, ont établi un port maritime méditerranéen prospère appelé Massilia, l’actuelle Marseille.

Les Phocéens ne doivent pas être confondus avec les Phéniciens, grands marins qui ont peut-être eu un établissement au même endroit encore plus tôt. La colonie grecque de Massilia a fini par passer sous la domination romaine, et ce sont les Romains qui ont donné à cette région le nom sous lequel elle est connue depuis lors. Au deuxième siècle, la « Gallia Narbonensis », la province romaine couvrant le sud de la France des Pyrénées aux Alpes, était si importante et suffisamment proche de Rome qu’elle était connue dans le langage courant sous le nom de « Provincia », « la province ». Ou, comme nous le connaissons en français moderne, « La Provence ».

Avec le temps, le nom s’est définitivement attaché à la partie orientale de la Gallia Narbonensis, la région à l’est du Rhône, dont la capitale était une ville appelée Aquae Sextiae, la ville aujourd’hui connue sous le nom d’Aix-en-Provence.

Glanum
Glanum

Sculptures sur l’arc de triomphe romain à Glanum, sur l’ancienne Via Domitia, historiquement en Provence, mais à l’ouest du Rhône La civilisation romaine s’est épanouie dans cette partie du sud de la France qui n’était pas très différente du Latium, la région autour de Rome ; la richesse de cette région à l’époque classique est encore visible aujourd’hui, et la région autour de la basse vallée du Rhône possède de beaux vestiges classiques, dont l’amphithéâtre d’Orange, l’aqueduc du Pont du Gard, les arènes d’Arles, les remarquables vestiges romains de Nîmes, juste à l’extérieur de la Provence actuelle, et bien d’autres sites. Voir la France romaine.

Jusqu’au XVe siècle, la Provence n’appartenait pas à la France ; après la disparition de l’empire romain, elle a été l’une de ces régions qui ont fait l’objet de luttes incessantes ; les zones côtières en particulier ont été occupées en leur temps par les Wisigoths et les Ostrogoths, ainsi que par les Catalans et les Maures. À l’époque de Charlemagne, le grand empereur européen et contemporain du roi d’Angleterre Alfred, la Provence formait la partie sud du « moyen empire ». À la fin du Moyen Âge, la ville d’Avignon et la région qui l’entoure appartiennent aux papes, qui y établissent leur palais. La majeure partie de la Provence a été incorporée à la France en 1486.

Ainsi, en termes historiques, la Provence est plus ancienne que la France elle-même, et était un centre d’apprentissage de la culture et de commerce bien avant que Paris et le nord de la France n’acquièrent l’importance territoriale qu’ils ont aujourd’hui.

La Provence : territoire et économie

Définition : cette présentation couvre toutes les zones comprises dans la région administrative moderne basée à Marseille, plus la zone située juste à l’ouest du Rhône qui est historiquement et culturellement attachée à la Provence.

Côte de Provence Cassis, sur la côte de Provence à l’est de Marseille Sur le plan administratif, la Provence actuelle fait partie de la région « Provence-Alpes-Côte d’Azur », souvent appelée PACA, l’une des 13 régions de la France contenante, qui s’étend de la frontière italienne au Rhône. Avec une population de 4,7 millions d’habitants, c’est la troisième région de France et l’une des vingt premières régions de l’Union européenne. La capitale régionale, Marseille, est la deuxième ville de France (plus de 800 000 habitants) et le plus important port. Avec 1,6 million d’habitants, l’agglomération marseillaise est la deuxième plus grande agglomération de France.

La région est l’un des principaux pôles économiques de la Méditerranée, et est particulièrement importante dans les secteurs des télécommunications (le plus grand centre de télécommunications du sud de l’Europe), de la microélectronique, du pétrole et des produits chimiques, et bien sûr du tourisme et du vin. Il s’agit de la plus importante région touristique de France.

La population est concentrée en grande partie sur la bande côtière et dans la vallée du Rhône. À l’écart de ces dernières, dans les collines et les montagnes de la haute Provence, il n’y a pas de grandes villes, et même les petites villes sont peu nombreuses. Les plus grandes villes de cette région sont Marseille, Nice, Toulon et Avignon.

Langue et culture

Les visiteurs étrangers qui ont appris le français à l’école peuvent trouver la langue de Provence difficile à comprendre. Beaucoup de personnes ici parlent le français avec un fort accent régional, ce qui rappelle que la langue traditionnelle d’une grande partie de cette région n’est pas du tout le français, mais le provençal, une langue d’Europe du Sud qui ressemble plus au catalan ou à l’espagnol qu’au français parlé à Paris ou dans le nord du pays. Dans de nombreuses villes, les noms des rues et autres signes sont écrits à la fois en français et en provençal.

Dans l’est de la région, vers Nice et la frontière italienne, les dialectes et la culture locale sont beaucoup plus proches de l’italien.

Dans l’ensemble, le patrimoine culturel de cette région est profondément méditerranéen.

De nombreux grands écrivains et artistes français sont venus ou ont vécu en Provence ; Frédéric Mistral est à la Provence ce que Robert Burns est à l’Écosse, un poète national emblématique qui a écrit dans la langue locale – en l’occurrence le provençal. Parmi les autres écrivains provençaux emblématiques, citons le poids lourd du XIXe siècle Alphonse Daudet, auteur du classique « Lettres de mon Moulin », Marcel Pagnol, et le romancier du XXe siècle Jean Giono, dont les œuvres dépeignent la vie rurale dans les Alpes provençales. Depuis le XIXe siècle, de nombreux artistes ont choisi de vivre en Provence, en raison de la lumière ; mais Paul Cézanne, l’un des plus grands des impressionnistes, était en fait originaire d’Aix-en-Provence.